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Economie Régénérative : retour sur le rapport de la fondation…BMW

by Denis SABARDINE

Un récent compte-rendu des travaux menés par différents partenaires soutenus par la fondation BMW (et oui ! ) sur l’économie régénérative est disponible sous la forme d’un rapport fort instructif sur les caractéristiques et les conditions de mise s en place de cette nouvelle forme d’économie respectant les limites planétaires. Voici ce qu’il faut en retenir dans les grandes lignes :

Tout d’abord, il est mentionné que l’économie régénérative est basée sur le principe de l’holisme et des équilibres dynamiques, via « l’application des lois de la nature et des modèles d’auto-organisation, d’auto-réparation et de vitalité régénérative aux modèles socioéconomiques ».  Kate Raworth, créatrice du concept du doughnut, invite à sortir de notre addiction à l’accumulation et au réductionnisme scientifique pour adopter une vision écosystémique inspirée des systèmes naturels…et des savoirs ancestraux. Il est aussi pointé la nécessité de sortir de rapports transactionnels et extractifs avec le Vivant pour aller vers des rapports d’échanges mutuellement bénéfiques, plus locaux et surtout plus démocratiques dans nos systèmes socioéconomiques.

Alors, comment la « régénération » est-elle définie et quelles sont ses conséquences ? On pourra mentionner :

  • un changement de mentalités et dans la circulation de l’argent : passer de l’accumulation, de l’extraction, du linéaire, du rigide, de la compétition vers la circulation, le coopératif / coopétitif, le flexible, l’agile, pour plus de diversité et de résilience;
  • l’abandon du « moins mal, moins pire » (RSE) pour le « plus de bien », un nouveau contrat sociétal et de « license to operate » pour les entreprises basé sur l’équité, la justice, la transparence, la démocratie participative, la vision holistique;
  • elle implique l’avènement d’un nouveau style de leadership, plus humain, ancré dans les émotions et le spirituel (au sens de « relié à plus grand que soi »), avec notamment en entreprise, une boussole basée sur un triptyque « vision, mission, valeurs », la nécessité de ralentir pour mieux s’inspirer et surtout observer son environnement.
  • naissent ainsi de nouveaux principes de gouvernance (d’ailleurs en lien avec les 3 principes de « SOINS » de la permaentreprise ) : mission régénérative, leadership distribué, création et répartition de la valeur, façons dont l’entreprise se finance, rôle sociétal dans la société, participation des parties prenantes, nouvelle comptabilité et nouveaux indicateurs de mesure de la valeur créée, transparence, mesure des externalités positives et négatives des activités (et limitations  au strict minimum  voire abandon de ces dernières), double matérialité, scope 3…

L’entreprise régénérative est ainsi une entreprise « purpose et impact driven », centrée sur le respect et le soin à ‘humain et à la planète. Leurs leaders inspirent via des récits mobilisateurs, adoptent un management basé sur la confiance, l’écoute, l’humilité, l’expérimentation, le droit à l’erreur, l’apprentissage continu.

Le leadership « régénératif » n’est plus « propriété d’un individu mais distribué, basé sur les interactions avec toutes les parties prenantes dans un esprit de cocréation continu, permettant l’encapacitation (« empowerement ») des individus et surtout de réconcilier valeurs (humaines, sociales, éthiques) et valeurs (richesses créées ou développées, humaines ou financières)

Bref, pas mal d’inspirations dans ce rapport, avec des exemples de sociétés engagées (Patagonia, Interface, Buutzorg, Climate Farmers, Ecosia…). Une bonne entrée en matière.

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