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Pour une économie post croissance

Retour sur le livre de Timothée Parrique "Ralentir ou Périr"

by Denis SABARDINE

J’ai récemment fait la lecture du dernier livre de Timothée Parrique, « Ralentir ou Périr , l’économie de la décroissance ».

Dans ce livre, l’auteur se livre à un véritable plaidoyer pour un changement radical des modes de fonctionnement qui font aujourd’hui « tourner » nos économies : abandon de la « religion » du PIB, nouveaux indicateurs de richesses, nouvelles façons d’agir pour un mieux-vivre dans les 9 limites planétaires. Vous trouverez les références de son livre et une interview avec le média blast via les liens ici indiqués.

En lisant ce livre…., on ne peut être que d’accord sur les grands constats : une économie ne peut pas croître à l’infini dans un monde fini et sans au passage provoquer des dégâts collatéraux majeurs en matière sociale et environnementale notamment. L’auteur évoque des pistes pour une société et une économie de post croissance, qui se rapproche des modèles de l’économie régénérative que nous avons évoqué sur ce blog et de la permaentreprise

L’auteur prône une économie du contentement, une économie stationnaire, qui réponde aux questions fondamentales suivantes :

  • Que pouvons-nous vraiment nous permettre de produire pour préserver l’habitabilité de notre planète ?
  • De quoi avons-nous vraiment besoin ?

Et ainsi affirmer que finalement ces questions rejoignent bien la définition traditionnelle du « développement durable », de la « sustainability » anglaise. Un véritable projet de société, avec une décroissance planifiée, socialement juste, démocratiquement décidée, financé par un nouveau partage de la valeur créée et des richesses (transferts des plus riches et des plus pollueurs vers les plus vulnérables ou les projets sociaux ou environnementaux propres). Une économie où la nature aurait une valeur réelle et non un prix, dans laquelle l’Homme aurait passé un contrat avec la nature grâce à une véritable conscience écologique et une envie de mesure, de sobriété pour vie véritablement bonne et solidaire avec le Vivant en général. Donc une société bien plus égalitaire et durable, plus lente, bien plus riche dans tout ce qui fait véritablement les richesses de nos vies : liens sociaux, amour, beauté, culture, art, santé, temps libre.

On ne peut être que d’accord avec ces postulats, avec une inclusion de la nature comme véritable « partie prenante » dans les décisions humaines. Cette nature que nous avions négligée, voire oubliée, obnubilés par un système capitaliste débridé, financiarisé, poussant à consommer toujours plus, sans atteindre finalement plus de « bonheur ».

Une société plus résiliente avec un vrai « pouvoir de vivre bien ».

La seule critique que j’émettrais, hormis quelques passages avec des propositions peu réalistes, c’est que Timothée rejette toute forme de lucrativité dans le modèle économique d’une entreprise, ce qui ne ravira pas les entrepreneurs ! Alors que Timothée fait référence à une société « Economie sociale et solidaire » avec notamment le modèle coopératif, comment penser à un modèle entièrement non lucratif ? Le profit engendré par l’activité économique vertueuse des entreprises sociales / à mission / régénératives doit être justement redistribué pour le Bien commun !

Et vous qu’en pensez-vous ?

Vous trouverez une invitation à participer à une conférence de Timothée le 2 décembre 2022 à l’occasion des 20 ans du Master Développement durable et organisations de Paris-Dauphine ici.

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